LES MOULINS DE CHAON
LES MOULINS DE CHAON
Au XVIIIéme siècle, la commune de Chaon possédait 7 moulins à eau sur les 10 à 12km du Beuvron qui traverse la commune sur toute sa longueur, un moulin tous les 2 à 4km.
Six moulins figurent sur la carte de Cassini établie vers 1760. Le moulin de Ponthibault ne figure que sur des pièces annexes.
Le moulin de l’Aumone est mentionné dés 1374, il prendra plus tard le nom du moulin de la Gaucherie. En 1982 Monsieur et Madame Beaudoin fabriquaient encore de la mouture pour les animaux. Il avait, au début du XXéme siècle, une roue à aubes et deux paires de meules. En 1934, la roue à auges fut remplacée par une turbine.
Le moulin de Baudran est cité dans un acte de 1525. Il fut reconstruit en 1893. Il avait perdu tout son équipement intérieur en 1982. Il possédait deux paires de meules au 1er étage. La clientèle venait de Chaon, Isdes, Cerdon et de Brinon. Son activité cessa vers les années 1960 quand le dernier meunier mourut. Il a été transformé en résidence secondaire.
Le moulin de Chery est cité en 1601. Il était construit en colombages, briques et torchis jusqu’en 1896. Il fut rasé et reconstruit en 1897. Son activité cessa vers 1914-1918 mais une turbine assura l’alimentation en eau de la ferme et du château et elle fournie de l’électricité jusqu’en 1968.
Le moulin de Velleau. Il ne tourne plus depuis les années 1930 mais le mécanisme intérieur existait encore en 1982.
Le moulin de Ponthibault perdit sa roue lors d’une crue en 1972. La bluterie tourna jusque dans les années 1930. En 1943, le mécanisme en bois fut remplacé par un mécanique métallique.
Les moulins de Lange et de Moulin-Frou n’existent plus aujourd’hui que sous la forme de lieux-dits. Une ancienne turbine est encore visible à Moulin Frou.
Depuis la canalisation du Beuvron vers 1854/57, ces moulins restés sur le lit mineur du Beuvron sont alimentés depuis par des biefs raccordés au cours principal canalisé.
Le manque d’entretien puis la destruction des derniers vestiges de certains barrages lors des opérations de curage de 1997 ont asséché partiellement ou complètement certains biefs. Avec des conséquences parfois importantes pouvant mettre en péril un patrimoine rural de premier ordre. Ce dernier présente un intérêt touristique important pour une commune rurale possédant plusieurs sentiers de randonnée, des chambres d’hôtes et des gîtes ruraux.
LES RISQUES POUR L’ENVIRONNEMENT ET LA CONSERVATION DES MOULINS AVEC LA SUPPRESSION DES BARRAGES SUR LE BEUVRON
En 2011, il est possible de distinguer sur la commune de CHAON trois types de biefs : une première catégorie de biefs fonctionnels avec des barrages d’approvisionnement en amont bien entretenus et d’autre part, après la destruction de certains barrages, des biefs partiellement ou complètement asséchés.
Le barrage et le moulin de BAUDRAN, appartiennent à la première catégorie, situés en amont sont les témoins d’ouvrages parfaitement entretenus avec la conservation du lit primitif du Beuvron et un débit d’eau capable d’entraîner la roue à aubes du moulin mais aussi de maintenir une flore et une faune originales décrites ci-dessus dans ce mémoire. A ce type d’équipement peut être rattaché le barrage de LA LAURENDIERE qui alimente parfaitement le bief du Moulin de CHERY.
En aval, le moulin de PONTHIBAULT, dont le barrage en amont a été détruit, n’est plus que faiblement alimenté en eau. Il appartient à la deuxième catégorie de moulins avec un bief en voie d’assèchement. Le bief en surplomb d’un mètre, suite aux différents curages réalisés sur le cours canalisé, n’est plus alimenté par le Beuvron mais par l’écoulement d’une pièce d’eau et des rejets domestiques. Ses apports d’eau ne suffissent plus à entraîner la roue du moulin qui a été reconstituée. Le propriétaire a du installer un dispositif artificiel de brumisation pour humidifier régulièrement la roue et permettre sa conservation. Il convient de noter que ce moulin a bénéficié ces dernières années d’un entretien particulièrement soigné et malgré ses dimensions modestes il vient d’être inscrit comme « Monument historique ». Ce statut permettra-t-il de sauver cet élément important de notre patrimoine situé en bordure d’un chemin de randonnée ?
Entre ces deux installations se situaient un barrage et un moulin initialement dénommé de l’Aumone puis maintenant de la Gaucherie. Dans les années 80, le moulin était toujours fonctionnel pour préparer de l’alimentation des animaux de la ferme, dix ans plus tard, à la faveur de plusieurs crues, des pelles du barrage en amont ont été arrachées. En 2000, après les travaux de curage du Beuvron entrepris à partir de 1997, les restes du barrage ont été démantelés. Avec le creusement du lit de la rivière, le bief, qui n’est plus alimenté, est asséché et la végétation se développe. C’est notre troisième catégorie de bief. La rétractation des argiles met en danger les bâtiments annexes du moulin et des fissurations importantes sont apparues sur le bâtiment principal et la chambre de la turbine.
En conclusion la destruction des barrages, situés sur le BEUVRON, pourrait mettre en péril la conservation de la faune et la flore originale du Beuvron « primitif » mais aussi, par l’assèchement des biefs, des quatre moulins survivants éléments importants de l’histoire et du patrimoine rural de la commune.
BIBLIOGRAPHIE :